La grève dans les usines Dubied de Couvet et Marin s'est déroulée du 9 août au 4 septembre 1976. Elle intervient après le refus patronal de payer le treizième mois qui était pourtant prévu par la convention collective. La FTMH choisira d'organiser une médiation plutôt que d'exiger ce que le patron devait à ses travailleurs. Les discussions s'enlisent et en août 1976 les travailleurs se mettent en grève.

Le conflit est très fortement médiatisé et les grévistes font d'importants efforts pour populariser leur cause au-delà de la vallée de Fleurier. Ils publient un journal de grève, participent à des soirées publiques, organisent des manifestations.

Il faut dire que la situation à Dubied est emblématique de la situation d'une partie de l'industrie des machines en Suisse romande. Après avoir produit des machines de grande précision, les entreprises peinent à s'adapter à l'arrivée de la commande numérique. Au moment où la grève éclate, la situation économique de Dubied n'est pas brillante. Un dépôt de bilan interviendra onze ans plus tard, en 1987.

La FTMH tiendra une position très ambiguë tout au long du conflit. Cette position est significative des hésitations de la présidence de l'Union syndicale suisse (USS) à ce moment-là qui commence à parler de «paix du travail relative».

(Image ci-contre: extrait de Dubied: journal de grève)