Ein Streik ist kein Sonntagschule

Hans Stürm, Mathias Knauer, Nina Stürm, Ein Streik ist kein Sonntagschule, Filmkollektiv, Zurich, 1975, 16mm. coul., 55 mn. vo/st-fr.

En juin 1974, les ouvriers menuisiers de la fabrique de pianos Burger et Jacobi, à Bienne, se mettent en grève parce que la direction refuse de leur payer le 13e mois accordé par convention dans la menuiserie. Le film montre le déroulement de la grève et les rapports des grévistes avec leur syndicat, avec leurs soutiens extérieurs et avec les ouvriers non-grévistes. La grève, ce n’est pas l’école du dimanche…

Attention: projection en plein air, exceptionellement à 20h.

Le mardi 24 septembre 2019 à 20h. sur le site de la Zone industrielle des Charmilles, 43 avenue de Châtelaine, 1203 Genève. En collaboration avec l'Association des locataires de la ZIC.

En première partie, projection du triptyque Défendre la zone sur la tentative de gentrification de la Zone industrielle des Charmilles. Les projections seront suivie d'une discussion avec Mathias Knauer, membre du collectif de réalisation et des membres du collectif ALAAZIC qui regroupe les locataires de la Zone industrielle des Charmilles.

(Ci-contre, photogramme du film)

La grève des pianos

Burger et Jacobi à Bienne était, jusqu'en 1970, une entrepris familiale de très petite taille: une vingtaine d'ouvriers, presque tous suisses, très qualifiés. Elle produisant environ 300 pianos par an.

Dès 1971, l'entreprise subit une restructuration dont l'objectif est de remplacer la construction manufacturée des pianos par une construction par assemblage de pièces préfabriquées. Il s'agit également de remplacer des travailleurs qualifiés, voire spécialisés, par des travailleurs peu qualifiés.

Au moment de la grève, en 1974, l'entreprise produit 1'300 pianos par an et emploie essentiellement des travailleurs italiens.

La grève se déclenche le 10 juin 1974 et dure cinq semaines. En 1972, une grève d'une heure et demi avait déjà été menée pour la réintégration d'un ancien ouvrier licencié.

Les ouvriers grévistes se retrouvent rapidement en opposition sur la question de l'ouverture du conflit à l'extérieur de la fabrique. La FOBB - les ouvriers sont menuisiers et donc syndiqués avec les ouvriers du bois - estime qu'il s'agit d'un conflit interne à l'entreprise qui doit se régler sur ce terrain. Les grévistes eux veulent chercher du soutien à l'extérieur. Ils organisent donc des défilés en ville et participent à des meetings un peu partout en Suisse. Un des effets de ces campagnes de popularisation sera un soutien économique supplémentaire à celui du syndicat dont la plupart des grévistes avaient fort besoin.

Bibliographie

Ligue marxiste révolutionnaire, Burger+Jacobi: La grève c'est l'arme de tous les travailleurs, Lausanne, 1974. Version numérisée par le Circolo Carlo Vanza.

«La grève des pianos» in: Tout va bien: mensuel suisse de contre-information et de lutte, n°14, septembre 1974, pp. 6-10.

Témoignages de deux grévistes dans Delia Castelnuovo-Frigesi, La condition immigrée, éditions d'en bas, 1978, pp. 339-343.

(Ci-contre rassemblement devant le bâtiment central du site des Charmilles de la Société genevoise d'instruments de physique, Interfoto)